Spleen du desert

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Spleen du desert

” la poésie brûle ses feuilles anciennes.
” les feuilles mettent longtemps, très longtemps à brûler. certains disent même qu’elles ne brûlent pas, qu’elles ne peuvent pas brûler. que c’est une illusion. d’autres, les poètes ici rassemblés, se jettent dans le feu, avec les feuilles. ils veulent renaître. ils veulent que la poésie renaisse. ils inventent une prose qui n’existe pas. quoi de plus simple. il y a la poésie en poésie, la poésie en poèmes, et la poésie en prose, la prose en poèmes : la langue vivante.
la poésie tire la langue. et tout reste à dire : les rues, les manteaux, les draps, les gares, le verre, les os, les terrains vagues. tout, vraiment tout, maintenant, ici-même. tout se passe comme si la chose la plus ancienne était aussi la plus neuve. la poésie arabe brûle et recommence.
jean-marie gleize.

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